Première fondation Arabo-musulmane au Maghreb et quatrième
ville sainte de l’Islam, Kairouan n’était qu’un camp militaire instauré par les
troupes Arabes conduits par le General Ukba Ibn Nafi en 670. L’emplacement semble
judicieux, le site occupe un plateau qui se trouve à 60km de la mer et de la
montagne. Or les Byzantins contrôlaient la mer alors que les Berbères se
refugiaient dans les montagnes qui l’entourent.
Le début de la huitième siècle marque la fin de la conquête,
Carthage tomba sous le contrôle des Arabes et Africa n’est plus une province
Byzantine. Le nom devin Ifriqiya dont le gouverneur fut nommé par le Calife à
Damas. Carthage céda la place à Kairouan et les Berbères commencèrent à se
convertir en Islam. De plus plusieurs Arabes natifs de la péninsule arabique et
le Cham choisissaient Kairouan pour y vivre. Vers le milieu du huitième siècle,
Kairouan fut la plus grande cité du Maghreb.
Pour quatre siècles, Kairouan était la capitale de
l’Ifriqiya avec une population de 500000 habitants.
En 800, une dynastie Persane, les Aghlabides, se proclama
indépendante de Baghdâd. Cette autonomie dans la prise de décision a rendu la
stabilité à Ifriqiya. C’est un âge d’or similaire à la Pax Romana. La grande
mosquée a été reconstruite et se leva au rang d’une université vénérée par les
orientaux et les occidentaux. Des gigantesques installations hydrauliques
furent construites pour satisfaire le besoin d’eau potable à sa population et
une ville princière Vers le milieu du
IXème siècle, la Sicile et l’Italie méridionale tombèrent sous le contrôle des
Aghlabides. Ifriqiya se trouva encore le leader de l’Afrique du Nord.
Vers 909 les descendants du prophète Mohamed et sa fille
Fatma, les Fatimides, devinrent les nouveaux dirigeants du Maghreb. C’est la
première monarchie Shiite dans l’histoire de l’Islam. Mahdia devint la capitale
à fin de fuir les Sunnites qui se montraient hostiles vers les nouveaux
dirigeants et le Shiisme. D’ailleurs les kharijites du sud Tunisien se
révoltèrent contre eux vers 916. Les Kairouanais supportèrent les Fatimides et
l’ordre se rétablis encore. Comme signe de reconnaissance ils fondèrent une
ville princière « Sabra Mansouriya » avant de quitter vers leur
nouvelle capitale le Caire En 974.
En quittant Ifriqiya, les Fatimides ont chargé les Zirides,
tribus Berbère du Sahara au pouvoir. Ces derniers se tournèrent vers le
sunnisme condamnèrent le Shiisme. Le calife Fatimide au Caire décida de les
punir en envoyant les tribus barbares de Banu Hilal. Ils saccagèrent le pays et
la capitale Kairouan tomba en ruine. Pour un siècle le pays se trouva sans
autorité centrale. C’est sous les Almohades du Marrakech que le pays reconnu la
stabilité. Mais Kairouan céda la place à Tunis.
Les nouveaux dirigeants du pays n’ont pas ignoré Kairouan.
Les Hafsides du 13éme siècle et les ottomans à partir du 16éme siècle ont
reconstruit la ville. D’ailleurs la plus part des monuments comme les mausolées
des saints et les écoles coraniques datent du 15éme, 16éme et 17éme siècle. Les
remparts furent reconstruits au 18éme siècle par les beys husseinite dont leur
nom et mentionné dans les inscriptions situées au-dessus des portes.
Aujourd’hui le site historique de Kairouan est fréquenté par
les tunisiens et les étrangers. Ici, un compagnon « Sahabi » est
inhumé depuis 634. Son mausolée est le plus visité en Tunisie. On dit souvent
que six visites sont équivalentes à un pèlerinage à la Mecque. De plus le site
abrite des monuments considérés comme uniques dans le monde musulmans. Notons
la grande mosquée, les bassins des Aghlabides et la ville princière de Sabra
Mansouriya.
Les visiteurs suivent un itinéraire bien précis. Il a été
aménagé par la municipalité avec l’aide de l’institut du patrimoine.
Plan de Kairouan |
En prenant un louage de Tunis, il est recommandé de
s’arrêter devant le syndicat d’initiative. D’où on achète le ticket et le droit
photo (8D droit d’entée et 1D droit de photo). Vous pouvez demander au
chauffeur de vous déposer à coté du syndicat.
Apres le payement vous pouvez monter à la Terrace pour une
vue des bassins des Aghlabides. Ces sont les plus grandes installations
hydrauliques dans le monde musulmans. Il s’agit, selon les historiens
médiévaux, d’un groupe de 14 ou 15 bassins circulaires dont les fouilleurs ont
exhumés que deux. Chaque bassin est divisé en deux ; un petit bassin pour
la décantions d’eau de pluie et des rivières qui entoure la plaine de Kairouan
transportées par des aqueducs. Un grand bassin de réserve qui permet une deuxième
purification des eaux avant la collection dans les citernes de puisages.
Avant de quitter vous pouvez jeter un coup d’œil sur les
bassins de prés. L’entrée se trouve prés des toilettes.
Apres 100m, on trouve le mausolée de Sidi Saheb. C’est un
compagnon du prophète Mohamed enterré en 634 durant une expédition contre les
Byzantins en terre de Tunisie. Pour 10 siècles, il était qu’une chambre
surmontée par une coupole. Vers le XVIIIème siècle, le gouverneur ottoman a
ordonné la construction d’un complexe dédié au compagnon du prophète. Il se
compose d’un oratoire, une chambre funéraire abritant le catafalque du
compagnon et des chambres d’hôtes pour les étudiants. Le monument……
La grande mosquée de Kairouan ou mosquée d’Ukba Ibn Nafi est
la plus ancienne mosquée dans l’occident musulman. Elle est devenue un model
pour les mosquées de Fez et Cordoue en Espagne. Le plan final date du 9éme
siècle mais les dynasties ayant gouverné la Tunisie depuis le 10éme siècle ont
pris soin de cette mosquée. En effet le carrelage en marbre a été ajouté par
les beys Husseinite vers le milieu du 18éme siècle……
Avant le 13éme siècle, la grande mosquée occupait le centre
de la médina. C’est avec les Hafsides du 13éme siècle que le centre fut déplacé
vers son emplacement actuel. On peut commencer la visite à partir de la grande
mosquée. D’abord on trouve les maisons privées qui occupent les ruelles jusqu’à
atteindre la voix principale. La voix principale est le centre de la médina de Kairouan
dont les ruelles ne sont que des voix secondaires occupées par les maisons et
les différentes boutiques artisanales. A l’époque chaque ruelle avait sa propre
spécialité, souk des babouches, souk des selliers…… Aujourd’hui ces souks gardent leurs noms
malgré la disparition des activités d’origines.
Les écoles d’époques Hafsides et ottomanes se trouvent à
l’entrée des souks secondaires. Notons l’école de Sidi Abid Ghariyani 15éme
siècle, l’école hussaynite 18émé siècle….
Quant au repas il est recommandé d’essayer le kafteji, c’est
différent du kafteji tunisois. Le kafteji Kairouanais est composé de piment, tomate et oignons. Le
sandwich coute maximum 1.5DT. Les restaurants qui le servent se trouvent à
l’intérieur de la médina. Si vous voulez un menu complet il y a des restaurants
dont le budget ne dépasse pas 7DT.
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